Cool le blog !

Le cool est partout : dans les discours, les magazines et même dans les sciences sociales. Le terme est utilisé quotidiennement, à tort et à travers. C’est d’abord un cliché : Steve McQueen le « king of cool », Steve Jobs et son col roulé, Kate Moss en minijupe … Il mute sans cesse.

« C’est cool », « trop cool », « à la cool », la coolitude est en fait une idée beaucoup plus profonde et intéressante. Elle exprime en effet une notion floue entre source de libération et de contrainte, une dualité entre lutte politique et prise de bon temps. Explications …

Histoire d’être cool
Le terme apparaît dans les années 50 avec l’album de Miles Davis, Birth of Cool, figurant une attitude de « rébellion passive », de distanciation ironique face à l’oppression, puisée dans les anciennes civilisations de l’Afrique de l’Ouest. Cette ruse retire alors au maître la jouissance de sa propre domination.
Dans notre société occidentale de l’après-guerre, il exprime un certain hédonisme égocentrique glorifiant les aventures sexuelles associées à une consommation massive d’alcool. Dans les années 60 – 70, il devient une référence des beatniks et retrouve son aspect revendicatif originel tout en perpétuant l’idée d’une quête de plaisir immédiat. Le cool c’est à la fois un véhicule marketing et une révolte froide et politique.

Une source de libération et de contrainte
Le cool désigne à l’origine une température parfaite, ni trop chaude, ni trop froide, une sorte de tiède idéal et, par extension, une attitude, un look à la fois critique et prescriptrice de la culture dominante.
Le cool s’est déplacé de cette ambivalence rébellion / plaisir vers une autre forme de situation psychologique complexe : comment s’intégrer à l’environnement tout en réussissant à s’en distinguer. Comment être à la fois original sans passer pour un marginal absolu. Tout l’art du cool se situe dans cet entre-deux qu’il s’agit de manier avec finesse.

Cool aujourd’hui
De nos jours, le cool a perdu de son aspect revendicatif pour devenir un phénomène de consommation. Il est davantage l’apanage d’une avant-garde culturelle et stylistique plutôt qu’une revendication sociale à proprement parler. Pour Pierre Raboud, qui enseigne l’histoire culturelle et sociale, « le cool se situe dans une perpétuelle tension entre originalité et consommation de masse, entre une élite avant-gardiste et ceux qui la suivent ». Le cool est donc en position instable, en mutation perpétuelle : l’élite montre une direction et quand celle-ci est suivie par la masse, il est nécessaire de la réinventer et ainsi de suite.
L’être humain est un animal social : vouloir être cool est un moyen de se réaliser mais c’est aussi satisfaire son besoin de reconnaissance.

Enfin si vous voulez vraiment COMPRENDRE ce qu’est le cool, c’est exactement ça, parce que le « vrai cool » est éternel :

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