La startup au grand Coeur

Le premier est Capitaine de sapeur-pompiers, alsacien, spécialiste des risques technologiques et nucléaires, auteur de romans policiers solidaires dont les recettes ont été versées aux orphelins des sapeurs-pompiers.

Le second est Général de gendarmerie, viré pour avoir critiqué la puissance publique dans son livre « tout ce qu’il ne faut pas dire ». Il a été recruté par le premier sur LinkedIn avec ce message : « mon Général, on vous a remercié car vous avez dit la vérité. Venez avec moi et je vous garderai tant que vous me direz la vérité ».

Mériter ce supplément de vie qui lui a été offert.
Le Capitaine a failli mourir il y a 20 ans pendant une course en montagne. Lors des attaques meurtrières de 2015, il est en larmes devant sa télévision en se disant que malgré les moyens modernes, on ne parvient pas à prévenir les gens. Il a une idée, un projet. Pour le financer, il vend sa maison sa maison, tout en continuant ses gardes au centre 18 du Haut-Rhin.
« Il a la force de ses convictions et de ses valeurs, une forme de sincérité absolue » dit de lui Lilla Mirabet, vice-présidente du Grand Est et présidente de de l’incubateur SEMIA qui l’aide à démarrer. Tous se mobilisent autour de lui pour l’aider à boucler son tour de table.

HELP
Aujourd’hui il a créé SwELP  avec un objectif : permettre à chacun de signaler, très rapidement et de la façon la plus efficace possible, une situation à risque nécessitant l’intervention des services de secours.
Comment ? Très simplement, en prenant une photo de l’événement et en la postant sur l’application. Le lieu est alors immédiatement géo localisé, les informations sont transmises en temps réel à un centre de traitement à Colmar fonctionnant 24 heures sur 24. Composé d’anciens pompiers, policiers et gendarmes, le centre analyse la situation et se charge de déclencher la réponse appropriée.

Un sourd donne l’alarme
Le 9 février dernier, un homme souffrant de détresse respiratoire a été sauvé grâce au SOS lancé sur son smartphone par un sourd. « Les première minutes après un incident sont critiques. En moyenne, il faut 20 minutes entre l’alerte et l’intervention, là les pompiers sont arrivés sur place en 8 minutes déclare le capitaine. Notre expérience au sein des sapeurs-pompiers et de la Gendarmerie Nationale nous a permis de mettre au point un système pour collecter toutes les informations pertinentes et optimiser la réponse ».

Le business model : concilier performance et altruisme
Il est simple : mettre gratuitement son infrastructure à la disposition des services de secours mais faire payer les collectivités et établissements publics, communes, lycées, hôpitaux ainsi que les grandes entreprises.
Cela tombe bien, Emmanuel Macron « souhaite que l‘information de la population soit érigée en priorité nationale avec la mise en place sous deux ans d’un vecteur numérique dédié ». Mais pour le capitaine, « L’Etat est incapable de développer des systèmes de sécurité à grande échelle faisant appel aux nouvelles technologies, et c’est encore pire quand plusieurs ministères sont concernés ». SwELP lui se renforce, avec pour objectif de passer de 24 à 64 personnes d’ici septembre.

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