Le foot, c’est mortel ?

Se retrouver entre potes pour voir les matches de foot est un plaisir partagé par des millions de personnes dans le monde. Mais si l’on en croît certaines études scientifiques, c’est un plaisir dangereux, presque une conduite à risque.

Le football peut créer des moments de tension insoutenables ; lors des tirs au but, certains ont le souffle court, les mains qui tremblent … Et ceux qui prétendent avoir frôlé la crise cardiaque ne croient pas si bien dire.

Mort subite et mise en bière
Brésil 2014, en plein Brésil – Chili, un téléspectateur s’écroule et décède d’un infarctus. Ce jour-là 98 personnes doivent être secourues. Alors, dangereux le foot ? Existe-t-il un risque d’événement cardiovasculaire lorsqu’on assiste à un match éprouvant pour les nerfs ? Les études ne manquent pas, et les résultats sont contradictoires.

Suisse et Allemagne
En 2005, une étude suisse s’intéresse à la fréquence de la mort subite lors de la Coupe du Monde 2002 : + 63% durant la compétition, attribué au stress mental, à la colère des supporters et, probablement, à un comportement à risque (alcool + tabac).
En 2008, une étude allemande révèle une incidence 2,66 fois plus élevée d’événements cardio-vasculaires les jours où se déroulent les matches de l’équipe de l’équipe d’Allemagne que lors de la période sans match. Bref, pour les cardiaques, football = danger.

Suisse et Italie
En 2010, une équipe italienne publie des résultats opposés, après avoir analysé plus de 25 000 admissions hospitalières lors des Coupes du Monde de 2002 et 2006 et le Championnat d’Europe de 2004.
L’année suivante, c’est une équipe suisse qui communique ses conclusions sur des données récoltées au Portugal lors de la finale de l’Euro 2004 contre la Grèce : regarder le match n’a pas augmenté dans la population portugaise le risque d’infarctus.

Le stress n’explique pas tout
Les résultats des différentes études peuvent diverger selon la saison, la température ambiante, la pollution atmosphérique, le jour de la semaine (selon que le match tombe un jour de travaillé ou pas). Enfin la malbouffe, le grignotage d’aliments riches en graisse (chips, cacahuètes, charcuterie, pizzas …) ou la consommation d’alcool, mais aussi l’impact potentiel de la cigarette ou même l’oubli de la prise de médicaments comptent également.
Ainsi les circonstances qui entourent un accident cardiovasculaire peuvent être particulièrement difficiles à reconstituer, mais il est possible que le stress joue comme un facteur aggravant.

Au final, match nul !
Ainsi deux études, françaises et hollandaises, menées lors du quart de finale de l’Euro 96 (victoire de la France aux tirs aux buts), parviennent à des résultats opposés.
Par contre, une étude menée à Dijon par l’Université de Bourgogne montre une réduction de 40% des AVC dans les 15 jours précédents et suivants, en comparaison avec les périodes sans match de l’année suivante. Selon les chercheurs dijonnais, on peut penser que le sentiment durable d’euphorie après la victoire de certains matches protège les fans de foot sur le plan cérébrovasculaire.

Mortel, non ?

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