Plus que la durabilité, l’endurabilité est l’enjeu des prochaines décennies. Le développement durable est devenu un référent essentiel, mais pas suffisant. L’enjeu n’est plus de durer mais d’endurer, c’est-à-dire de durer, mais sous contrainte extrême. Tel est notre défi, maintenant, et pour l’avenir.
Des analyses convergentes
Résultant de données provenant de carottes glaciaires, elles attestent que les niveaux de CO2 dans l’atmosphère sont sans précédent dans l’histoire récente de la Terre. Cette augmentation est principalement due à l’activité humaine et contribue essentiellement au réchauffement climatique.
Ce n’est donc pas la caractéristique du monde de demain mais de celui d’aujourd’hui.
Qu’est-ce que l’endurabilité ?
C’est une composition complexe de facteurs internes et externes, plus ou moins prévisibles, qui déterminent pour tout système ou modèle d’organisation, sa capacité à perdurer au-delà des modes, des temps, en contournant les contraintes et les limites de ressources pour créer de la résilience.
Comment ?
Ce constat nécessite une approche plus inclusive qui doit se traduire par une large diversité de préoccupations et d’enjeux, énergétiques, industriels, numériques …
Cela inclut également des considérations d’ordre culturel – arts, sciences, éducation … – mais aussi étatiques et géopolitiques – institutions, lois, réglementations, justice … – à l’échelle des nations, voire du monde.
A quelles conditions ?
Tout modèle possède sa date de péremption. Toutes les stratégies durables ne sont pas endurables, toutes celles qui sont endurables ne sont pas viables.
Une stratégie endurable et viable est celle qui permet d’échapper le plus longtemps possible à son obsolescence programmée. Cela se fait, non pas sans changement, non pas à tout prix, mais de façon responsable et équitable.
L’équation
Il s’agit de coupler la capacité de croissance avec celle de ressources naturelles renouvelables et non renouvelables afin de bâtir une chaîne autosuffisante.
La stratégie nécessite une rupture avec les modes de fonctionnement et les méthodes de pensée consistant à « diviser pour mieux régner ».
Tous les problèmes à régler sont interdépendants les uns des autres. Tenter de résoudre chacun d’eux de façon isolée représenterait un risque d’aggravation majeure du problème initial dans sa globalité.
De l’obsolescence à l’endurabilité
C’est la fin des successions de tactiques répétées permettant de naviguer à vue et de gérer l’instant présent.
C’est maintenant une affaire de perspective à long terme qui nécessite une vision stratégique qui se projette dans l’accomplissement d’un dessein « plus grand ».
Quel système pour demain ?
L’entreprise est l’organe vital de toute société. Elle est donc inévitablement responsable de son avenir, dans une mesure qui dépasse son chiffre d’affaires et ses profits.
Elle est « entre prises » directes avec ses employés, ses fournisseurs, ses clients, ses actionnaires et ses parties prenantes.
A elle d’inventer des modèles viables et durables : c’est le plus grand et le plus enthousiasmant des défis d’innovation de notre siècle, pour faire éclore le système de valeur économique de demain, celui du développement endurable.