De pro-Biden à pro-Trump, la fourberie des plateformes américaines

Elles ont soutenu les Démocrates dont elles épousaient les valeurs de libéralisme et de liberté d’expression, mais leur engagement n’a pas été récompensé. Surgit Donald Trump, qui leur fait miroiter une totale dérégulation bonne pour leur business. C’est ainsi qu’a commencé leur entreprise de prédation générale !

Une alliance qui chavire …
Démocrates et patrons de la Tech étaient faits pour s’entendre, mais en 2018 le scandale de Cambridge Analytica révèle la négligence, voire la complicité de Facebook lors des élections de 2016. Finie la liberté totale ! Place à une politique de fermeté.
En 2019, 48 procureurs se coordonnent pour engager une procédure de démantèlement des grandes plateformes (Google, Facebook/ Meta …). Ces procédures, rejetées une première fois en 2022, sont toujours en cours.

… Et finit par couler
Les démocrates comprennent que les plateformes favorisent les expressions simplistes, réactives, clivantes, falsifiées … bref tout ce qui constitue un discours d’extrême droite. Au même moment, le RGPD est appliqué en Europe (et en Californie).
Le vent tourne pour les plateformes et la mise en place d’une politique de modération, bien que coûteuse, devient impérative.

Musk lance la contre-attaque
Il rachète Twitter en 2022 et devient le porte-drapeau de la révolution libertarienne. Il pousse ses arguments antirégulation, anticensure et s’allie avec les équipes de Trump issues d’une autre tradition, réactionnaire, protectionniste et autoritaire.
Seuls les unissent le culte du profit, de la concurrence sans régulation et de l’affaiblissement de l’état.

L’alliance s’étend
Les autres plateformes comprennent vite le profit qu’elles peuvent tirer de la future élection présidentielle : la dérégulation trumpiste, c’est la fin de l’obligation de contrôle, son offensive en faveur des énergies carbonées c’est la perspective de multiplier les data centers et son émigration sélective c’est la perspective d’une main d’œuvre bon marché.

Objectif numéro 1 : la prédation
– des données personnelles, pour la publicité ciblée,
– des contenus produits, au mépris des droits d’auteur,
– des entreprises concurrentes possédant des technologies de pointe, qu’ils rachètent,
– des investissements et des talents.

L’égal des états
Cette toute puissance est inédite dans l’histoire, sauf peut-être la Compagnie des Indes (néerlandaise, française et anglaise) au début du XVIIème siècle. Elle leur permet d’attaquer de front les états hors des Etats-Unis et de pénétrer en profondeur l’Etat américain en vue de devenir son fournisseur exclusif, de lui dicter ses politiques industrielles et spatiales, et d’acheter des électeurs ou des candidats comme l’a fait Musk, financeur de Trump et devenu son ministre.

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