Nom de code : Fortitude.
Objet : opération de désinformation et de diversion menée par les alliés.
But : 1/ Faire croire à l’armée allemande que le débarquement aurait lieu ailleurs qu’en Normandie. 2/ Leur faire également croire, dans un deuxième temps, que ce n’est qu’un débarquement de diversion afin de retarder l’arrivée des renforts.
Bilan : jusqu’en septembre 44, les Allemands croiront que le « vrai » débarquement n’a toujours pas eu lieu.
La Com et l’intox
Difficile de cacher la concentration des troupes en Angleterre, qui commence dès fin 1943, et qui annonce le futur débarquement. Il s’agit donc de faire croire qu’il aura lieu ailleurs :
– en Norvège, en faisant la jonction avec les troupes russes situées en Finlande,
– ou dans le Pas-de-Calais, lieu qui semblait géographiquement le plus vraisemblable : distance plus courte puis route directe vers le cœur de l’Allemagne via la côte de la mer du Nord.
Des moyens hors norme
L’opération repose sur plusieurs ressorts, notamment de fausses communications radiophoniques et une intense activité diplomatique avec les pays neutres mais aussi la création d’unités fantômes sur les sols anglais et écossais, équipées de faux engins :
– des tanks en caoutchouc gonflables fabriqués par Goodyear,
– des avions en bois, fournis par des studios de cinéma.
Des agents doubles
– 50 agents secrets allemands sont infiltrés en Grande Bretagne. La plupart ont été, identifiés, arrêtés et retournés par le contre espionnage du MI-5.
Les messages qu’ils envoient à leurs officiers traitants en Allemagne sont composés par les services secrets alliés.
Des sacrifices énormes
Pour ajouter à la crédibilité d’un débarquement dans le Pas-de-Calais, la région subit d’intenses bombardements : dès 1943, des villages comme le Portel sont détruits à 95% et environ 500 civils tués.
En juin 44, la station balnéaire du Touquet-Paris-Plage, dont la plage est densément fortifiée, reçoit une centaine de bombes.
Des leurres jusqu’au dernier moment
Dans la nuit du 5 au 6 juin 44, navires et avions se portent vers Dieppe avec d’intenses communications radio pour être repérés par les radars allemands. Les avions larguent de faux parachutistes avant de se diriger vers le lieu effectif du débarquement.
Conséquences
Grâce au déchiffrage de la machine Enigma, les alliés connaissent quasiment en temps réel les réponses du haut commandement allemand à leurs actions. Hitler envoie 200 000 soldats dans le Nord de la France, ne laissant que 100 000 hommes sur les autres fronts.
Une erreur tactique qui permettra aux troupes alliés de maintenir puis de consolider leurs positions en Normandie.
Le sort de la guerre est joué.