L’avenir appartient-il aux diplômés ? Quelle place pour le diplôme dans la réussite professionnelle ? La profession qu’exercent les actifs ne correspondant que pour un tiers à leur formation initiale, quelle valeur leur accorder ? Beaucoup de questions, quelques éléments de réponse …
Plus de diplômés, moins de valeur …
L’obtention d’un diplôme est clairement bénéfique, et le retour sur investissement établi. Mais sa valeur ajoutée diminue au fur et à mesure que le nombre de titulaires augmente.
Le diplôme comme marqueur ultime
Alors que les études supérieures se banalisent, il reste pour les recruteurs le paramètre essentiel et nécessaire. Mais à notre époque où les entreprises, les marchés et les habitudes de consommateurs évoluent constamment, donner trop d’importance aux diplômes est limitant pour les entreprises, et excluant pour les jeunes peu ou pas diplômés.
Le diplôme, valeur ressentie et valeur réelle
La corrélation entre niveau d’éducation et performance au travail est faible. Les scores obtenus à des tests d’intelligence sont un bien meilleur indicateur du potentiel de réussite, notamment pour les postes qui font appel à la réflexion et à l’apprentissage. Ils montrent la réelle capacité à apprendre, raisonner et penser de façon logique.
Les diplômes et la surreprésentation des classes sociales favorisées
Les établissements du supérieur choisissent les candidats selon des variables qui réduisent la diversité des candidats reçus. Les classes aisées jouissent de privilèges qui accroissent la probabilité d’accès à des études valorisantes, ce qui a des conséquences sur la trajectoire future de l’enfant. Evaluer les capacités intellectuelles des candidats attesterait plus justement de leurs performances professionnelles.
Les diplômes ne développent pas assez les soft skills
Les écoles et les entreprises ne cherchent pas du tout les mêmes profils ni les mêmes qualités chez leurs candidats. Les entreprises attendent d’eux une intelligence émotionnelle élevée, de la résilience, de l’empathie et de l’intégrité.
Le recours à l’IA, par exemple, plaide en faveur de collaborateurs adaptables, flexibles, curieux et créatifs.
Marier diplôme et autre chose …
En réalité les entreprises se plaignent surtout du fossé entre ce que les étudiants apprennent et ce qu’ils doivent savoir pour exercer leur métier.
Un bon diplôme reste un atout, s’il est couplé avec des compétences émotionnelles et relationnelles, ce qui nécessite un changement de paradigme. Pour attirer des talents qui apporteront un vrai plus à l’entreprise, il sera utile de donner moins d’importance au diplôme et plus à tout ce qui fait la qualité, la spécificité, l’originalité d’une personne et de sa destinée professionnelle.