Deux blocs, frontaux, deux mastodontes s’affrontent. Entre les Etats-Unis et la Chine, l’Europe cherche à faire entendre une troisième voie(x) en essayant d’entraîner d’autres pays pour peser dans la bataille. Au sommet de Paris, chacun a compté ses divisions et avancé ses pions.
Pour les USA, tout est permis
Le vice-Président J.D.Vance a annoncé la couleur. « Pas de réglementation excessive » (comprendre pas de réglementation du tout) ! Il a parlé et s’en est allé sans écouter les autres, à l’image de la méthode Trump : « les Etats-Unis sont les leaders dans l’IA et entendent le rester ».
Il a donc fait de la géopolitique en se plaignant à la fois de la censure chinoise et de la règlementation européenne.
Les Chinois la joue modeste (DeepSeek développée pour 5 millions) et profile bas. Officiellement. Extrait de la conférence de presse du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Guo Jiakun : « Nous avons aidé les pays en développement à renforcer leurs capacités, en plaidant pour que les technologies d’IA soient ouvertes (…) afin que les avantages puissent être partagés par tous les pays ». Oui mais Deepseek est contrôlé par l’état chinois.
L’Europe veut s’inviter au festin
La législation européenne vise à réguler l’IA, Emmanuel Macron plaidant pour « une IA de confiance », mais l’UE vise surtout à dépasser l’affrontement entre les US et la Chine pour « faire avancer le multilatéralisme de l’IA » et « assurer un accès juste et ouvert (…) à l’Afrique, l’Amérique latine ou le Pacifique ».
L’Union … fait la force. Par exemple …
L’Europe veut mobiliser 200 milliards d’euros, a annoncé Ursula von der Leyen, face au projet américain Stargate et ses 500 milliards.
Plus de 60 entreprises se sont réunies pour former l’« EU AI Champions Initiative », une coalition visant à faire de l’UE un leader mondial de l’IA.
Une déclaration finale lunaire
Une soixantaine de pays, dont les pays européens et la Chine, l’ont signé, appelant à une intelligence artificielle « ouverte », « inclusive » et « éthique ».
Les Américains ont refusé de la signer, mettant en garde l’Europe contre les partenariats avec les régimes autoritaires.
Quand aux Anglais, ils la jouent solo comme d’habitude : « Nous n’adhérons qu’à des initiatives qui sont dans l’intérêt national » a déclaré un porte-parole du Premier ministre, Keir Starmer.
L’heure est moins à la négociation qu’a la course aux armements. Prochain sommet en Inde. La bataille ne fait que commencer …