L’IA ne m’a pas tuer

On me demande immanquablement si je n’ai pas peur de disparaître avec les récents développements de l’IA (quand on ne s’étonne pas de me voir encore là !). Si elle a en effet révolutionné la pratique de mon métier de rédacteur, nous ne sommes pas interchangeables. Nous avons chacun nos qualités. Et nos défauts. Surtout elle !

Avantage IA …
L’IA a une capacité de traitement de l’information exceptionnelle, en volume et en rapidité. Elle peut produire un brouillon cohérent qui sera à la hauteur de notre capacité à dialoguer avec l’IA.
On bénéficie donc d’un gain de productivité car le processus d’écriture est plus rapide ; il évite également les fautes d’orthographe et les tics de langage. Bref, c’est une super assistante.

Attention à la vérification des contenus
Le processus se fait en deux temps : elle rassemble et réduit les informations, puis les traite pour produire un résultat. Il peut y avoir des erreurs, voir de pures inventions, à la frontière entre ces deux étapes, qu’on appelle des « hallucinations ».
Des tests estiment que ChatGPT, par exemple, se trompe dans 2,5% des cas.

Attention à l’identification des sources
Les retrouver et les vérifier est compliqué, or c’est fondamental.
L’IA sélectionne l’information de manière probabiliste et non déterministe. Le choix d’une information donnée dépend de critères de probabilité alors qu’il devrait être déterminé par des événements antérieurs.

Attention à l’adaptation aux discours
Les textes sont toujours produits au sein de discours très différents, qui ont tous leurs contraintes et leurs attentes. Les écrits circulent à travers des formats d’écriture précis, des agencements de formes typiques qui servent d’interfaces entre les textes et les discours.
En clair, l’IA a du mal à passer d’un genre d’écrit à l’autre.

Attention à la cherche de son style
L’IA propose une sorte de neutralité assez convenu qui dessert son auteur et son propos. Pour différencier ses contenus, dans un climat d’infobésité, il faut développer notre propre style.
Il ne suffit pas de dire à l’IA d’écrire « à la manière de », mais de trouver notre propre manière d’écrire.

Attention à bien réfléchir
Il faut donc développer un usage critique de ces nouvelles technologies : en comprendre le fonctionnement, identifier les limites, personnaliser les pratiques. Cela nécessite de se former, mettre en place des protocoles, formuler des recommandations, discuter les productions.
Il faut se former à de nouvelles compétences, comme la rédaction des prompts, l’accompagnement à la pratique rédactionnelle ou la révision des textes.

Alors non les rédacteurs ne vont pas disparaître avec l’IA ! Au contraire …

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