Bureau à vendre … aux salariés

L’envolée du télétravail, grâce à la covid, est devenu la dernière conquête sociale, un droit irréversible avec lequel les entreprises doivent composer. Elles nous ventent maintenant le retour au bureau comme une évidence, comme si le télétravail n’avait été qu’un accident … Puisque le bureau ne fait plus envie, il faut le réenchanter !

Plus une fatalité qu’un choix
On y allait parce que c’était comme ça ! Mais ça c’était avant ! La pandémie a fait voler le dogme en éclat et le bureau a perdu son statut naturel.
Pour qu’il retrouve toute sa splendeur, les entreprises sortent l’artillerie lourde, à coup de valeurs collectives mais aussi en le rendant beaucoup plus attractif.

Les vieux slogans ne marchent plus
Cohésion et culture d’entreprise, rencontres impromptues et échanges informels, dynamique et productivité étaient les garanties d’une efficience optimisée.
Le bureau doit redevenir un objet de séduction qui drague ouvertement ses salariés. Autrefois imposé, c’est maintenant à lui de se rendre désirable …

La productivité sous surveillance ?
Ce qui échappe au bureau échappe aussi à l’autorité. Derrière le discours sur le lien social, ne serait-ce pas une revanche managériale qui s’opère ? Et l’inquiétude de perdre la main sur un travail qui se vit et s’organise ailleurs.

Les standards de l’hôtellerie
Identité olfactive, salles de créativité et de convivialité, équipement technologiques de pointe, salles de sport, crèches d’entreprise, clubs de lecture, animations régulières, primes spécifiques … les efforts rivalisent d’idées et d’investissements.

Friday gourmand
Le vendredi est le chouchou des télétravailleurs. Sanofi a fait bondir le taux de fréquentation de son siège ce jour-là, de 25% à 85%, avec un brunch pantagruélique.

Loin des yeux …
Des alternatives pour ceux qui se sont éloignés de leur lieux de travail : les employés du Crédit Agricole Provence Côte d’Azur bénéficient d’une flotte de véhicules électriques à la location longue durée.
Plus fort : le centre d’appel Wisecom propose à ses employés en CDI de se porter caution solidaire pour les aider à trouver un logement près du bureau.

Le pari de la désirabilité
Le bureau reste utile mais il a perdu son monopole et devient un compromis instable entre promesse d’expérience et rappel à l’ordre. Le grand retour au bureau n’est pas un avenir radieux, c’est une nostalgie déguisée. Même en se réinventant, il n’aura plus jamais l’évidence d’antan …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *