Il y a 15 ans, le Groupe Campari rachète la marque Aperol, dont la diffusion se limite à quelques villes du nord-est de l’Italie. En quelques années, grâce à une politique marketing efficace, ce breuvage doux-amer est devenu un cocktail culte : le spritz.
« L’Italien noie ses soucis dans la nonchalance, le Français dans les chansons et l’Allemand dans la boisson ». G Cahier
Nous sommes au XIXème siècle en Vénétie occupée par les Autrichiens. Dans les tavernes, quand les vins italiens sont trop forts, pas assez bons ou lorsqu’il fait trop chaud, les soldats, demandent aux serveurs de les « arroser » ou asperger » avec de l’eau pour les allonger. C’est de ce geste, spritzen en allemand, qu’est né le spritz. A l’époque, les Vénitiens en boivent 5 par jour.
Au XXème siècle apparaît l’eau de Seltz mais aussi les boissons amères produites à base de racines et d’écorces d’agrumes. Si Aperol associe le spritz à son produit, le cocktail peut se préparer avec n’importe quel alcool amer.
A Trieste et Udine mais aussi dans toutes régions qui ont été sous domination autrichienne, le Spritz se compose encore exclusivement de vin, rouge ou blanc, et d’eau gazeuse et demeure encore très populaire.
«La réalité est une illusion causée par le manque d’alcool ». Anonyme
Les propriétaires de la marque se rendent compte de son potentiel et orchestrent une stratégie qui vise à faire d’une tradition locale un phénomène mondial. Dans chaque ville, la marque choisit 2 ou 3 bars à la mode et offrent aux barmen une formation très poussée. Petit à petit, la consommation fait tache d’huile.
La marque s’attache ensuite à désaisonnaliser le Spritz, produit très estival, en adoptant la même stratégie dans les stations de ski puis investit les réseaux sociaux.
« J’ai dépensé beaucoup d’argent dans la boisson, les filles et les voitures de sport. Le reste je l’ai gaspillé. George Best
Le Spritz est facile à réaliser et idéal pour l’apéro : 6 centilitres de prosecco, 4 de bitter et un trait d’eau de Seltz, une rondelle d’orange et une olive verte. Telle est la recette du Spritz veneziano officiellement codifiée en 2011 par l’Association Internationale des barmen.
Mais les formules varient selon les lieux et l’alcool choisi – Aperol, Campari, Select ou Cynar – qui le rend plus ou moins sucré, amer, sombre ou coloré.
La seule chose invariable, c’est la progression de l’action du Groupe Campari : toujours en hausse.
Le Blog vous souhaite un bel été et vous donne rendez-vous le 5 septembre.