La France a toujours encouragé une culture scolaire de l’écrit, la meilleure façon de développer sa pensée et formuler ses idées. L’exposé oral a ainsi terrorisé des générations d’écoliers. Mais tout a changé avec le rebond de la prise de parole en live, sous influence réseaux sociaux. Né en Grèce, l’art oratoire revient en force.
La voie de l’expression
L’art oratoire est un mélange d’éloquence (la facilité à bien s’exprimer) et de rhétorique (les techniques pour persuader ses interlocuteurs).
Alors que le bac se dote d’un grand oral, la maîtrise du verbe redevient un enjeu fort : il s’agit maintenant d’être capable de convaincre et emporter l’adhésion d’un public par la parole.
L’art de la conversation « à la française »
Fleuron de la culture classique, emblématique des salons français du XVIIIème siècle, il a poussé à son paroxysme l’échange de points de vue, le débat contradictoire et la négociation.
Une communication incarnée
L’oral, contrairement à l’écrit, est empathique et participatif : c’est un corps qui parle. Le discours est incarné et paraît plus véridique, plus sincère.
Depuis l’avènement de l’IA, les écoles et les universités se tournent de plus en plus, pour l’évaluation des connaissances, vers la présentation orale car il est plus difficile de tricher ou faire semblant.
Une fois encore, on peut s’inspirer des Grecs :
Penser au plan avec Corax
Il a publié un traité sur l’art de gagner ses procès, qui en fait le fondateur de l’art oratoire.
Il insiste sur l’introduction et la conclusion, qui correspondent à la réalité de l’écoute humaine. L’attention du public est maximale au début et remonte vers la fin d’un discours, dès lors que vous avez annoncé la conclusion.
Jouer le jeu comme Démosthène
Considéré, lui aussi, comme le plus grand orateur ayant jamais vécu, on se souvient de lui pour ses discours enflammés contre Philippe II de Macédoine, les fameuses philippiques.
Il n’avait aucune prédisposition mais fit creuser une cave sous sa maison pour s’entraîner sans être entendu et travaillait sa diction en déclamant avec des cailloux dans la bouche.
Quintilien et la bienveillance
Etre orateur, ce n’est pas bien parler : c’est placer la raison et le dialogue avant tout. Il faut s’efforcer d’incarner au plus haut degré les qualités humaines.
Son manuel de rhétorique, L’institution oratoire, compte douze livres qui nous sont intégralement parvenus, tout comme sa méthode “QQOQCP” : la personne, le lieu, les moyens, les motifs, la manière et le temps.
Pour faire de l’art oratoire un instrument à votre service, faites-en d’abord un plaisir …