Quand les mythes coachent l’entreprise (suite)…

Après Alexandre le Grand, Hammourabi et Didon … second article nourri par l’Orient ancien, inépuisable source d’inspiration pour les entreprises qui cherchent à répondre à certains enjeux du monde moderne.

Poursuite de notre balade dans le berceau de la civilisation, guidé par Karine Robé Ramette, fondatrice d’Astarté.


L’émergence des inégalités sociales

Les premières villes apparaissent à la fin du IVe millénaire avant J.-C., entre le Tigre et l’Euphrate. Avec la sédentarisation des populations et le développement des communautés humaines apparaissent la propriété des petits groupes qui accaparent progressivement le contrôle et la redistribution des ressources économiques.

Cette répartition des tâches génère les premières formes connues d’inégalités, d’abord sociales, puis économiques et politiques. Le système mis en place par ces premières élites de l’histoire s’apparente à bien des égards à une forme de gestion entrepreneuriale avant l’heure. En comprendre les conditions d’apparition et les mécanismes de développement permet de réfléchir aux différents chemins empruntés par les sociétés pour se développer et prospérer.

Les premières business women de l’histoire

Il y a 4 000 ans, vers 1900 avant J.-C., des marchands originaires de la ville d’Assur, dans l’actuel Irak du nord, ont mis en place un réseau de routes commerciales à longue distance en direction de la Cappadoce, en Anatolie centrale. Ils y ont établi des comptoirs commerciaux prospères, dont le plus important était le karum de Kanesh.

Partis souvent pour de très longues périodes, certains de ces marchands décidaient même de s’installer en Anatolie centrale et d’y fonder un second foyer.

En l’absence de leur époux, les femmes assyriennes d’Assur se sont donc retrouvées seules à la tête de leur maisonnée. Cette situation particulière a créé les conditions d’une étonnante émancipation féminine, faisant d’elles les premières femmes d’affaires connues de l’histoire. On connaîtra un phénomène semblable en France pendant la première guerre mondiale.

Ces trois exemples frappants montrent que, très tôt, les problématiques essentielles auxquelles est confrontée aujourd’hui la société étaient déjà connues et assimilées.

Il est donc utile de comprendre comment elles sont apparues, de quelle manière les hommes et les mythes qu’ils ont imaginés ont apporté des réponses, et comment nous ne faisons finalement que répéter, reproduire et réinventer les mêmes solutions depuis des millénaires.

Karine Robé-Ramette / Astarté travaille à des workshops sur les principales problématiques rencontrées par  les entreprises afin de les éclairer et les inspirer. La mythologie est un puissant révélateur pour les aider à comprendre et conduire le changement.
www.astarté-artsetcivilisations.com

Bloc-notes culturel du 13 mai 2025

Chaque lundi, quoi de neuf du côté des livres, du cinéma, du théâtre, des expos, des disques … de la vie quoi !

📽️ Vu, et adoré, « Nouvelle vague », de Richard Linklater. Magie du cinéma, magie du réel : l’histoire du tournage d’« A bout de souffle » de Jean-Luc Godard, avec Bébel et Jean Seberg et le portrait d’une époque. Comment faire d’un mythe un film à la fois d’auteur et populaire ? En réalisant un film joyeux, malicieux et pétillant qui rend hommage à une génération de cinéastes.
Puissions-nous vivre comme Godard faisait des films : avec déraison ! Moteur Raoul !

📽️ Vu également « Soundtrack to a coup d’état », un documentaire sur le Congo et les multiples circonstances diplomatiques qui conduisirent à l’assassinat de Patrice Lumumba. Un collage d’archives sur un tempo de jazz survolé. Une fresque kaléidoscopique – exceptionnel montage – sur le pire du colonialisme à laquelle la musique apporte une tension intense et sublimée.

📕 Lu  « Les preuves de mon innocence » , de Jonathan Coe chez Gallimard. J’adore cet écrivain si British dans son humour absurde et satirique. Deux livres pour le prix d’un : moitié essai corrosif sur l’ultraconservatisme anglais galopant et moitié polar facétieux. Les récits et les épisodes s’emboîtent comme des poupées russes, enjambant les intrigues et les époques avec dextérité.

🎭 Vu « Le professeur », avec Carole Bouquet, à la Scala Paris. Le texte, adapté du récit d’Emilie Frèche déroule les 10 jours qui ont précédé l’assassinat de Samuel Paty. Implacable mécanique dans laquelle chacun révèle ce qu’il a fait, pas fait ou aurait pu faire. Nul n’est meurtrier mais c’est bien la somme des lâchetés qui a conduit à l’inéluctable. Carole Bouquet en toute petite forme, dommage !

📺 Vu les 4 premiers épisodes de « The Morning Show », sur Apple TV, visible sur Canal + avec Jennifer Aniston et Reese Whitherspoon, rejointe pour cette saison 4 par une Marion Cotillard glaciale et un Jeremy Irons en roue libre. (Après 3 saisons palpitantes) pas du tout convaincu par ce démarrage poussif et sans enjeu loin des feux de l’actualité. Plus de stars mais beaucoup moins d’imagination.

⚫ Ecouté « Last Time I Saw The Old Man », le nouvel album d’un de mes groupes favoris depuis 35 ans, The Divine Comedy (aka Neil Hannon). Mélancolique certes mais aussi piquant et émouvant (l’âge peut-être ?). Tout y est : songwriter inspiré, crooner élégant et arrangeur orfèvre (c’est le disque qu’aurait pu faire Brian Ferry il y a 10 ans).
Ecoutez Mar-a-Lago by the sea, c’est une splendeur …
(https://www.youtube.com/embed/Ke4dyLbOyyI?si=B5YHyVMcjTIfen69)

A lundi prochain …

Quand les mythes coachent l’entreprise…

Que peut apprendre l’Orient ancien, berceau de notre civilisation, aux entreprises ? Comment répondre aux problématiques actuelles des entrepreneurs – adaptation, cohésion, leadership, gestion du changement… – en faisant résonner l’histoire et la culture de cette région plurimillénaire ?

Entretien avec une spécialiste inspirante, Karine Robé Ramette, fondatrice d’Astarté.

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Télétravail : les freelances, premiers de cordée… et derniers servis

Mon précédent article racontait les efforts des entreprises pour faire revenir leurs collaborateurs au bureau. Si le télétravail est devenu pour eux une conquête sociale, comment les travailleurs indépendants vivent-ils la bureautisation de leur salon ?

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