On entend tout et son contraire depuis que la crise de la Covid a replacé le sujet au centre des préoccupations des entreprises et de leurs collaborateurs. Etudes et sondages se multiplient de telle sorte qu’on ne sait plus qui veut quoi, combien ni comment ! Le télétravail sera-t-il toujours un atout pour la marque employeur une fois la crise actuelle passée ? Qu’en pensent les jeunes diplômés et futurs actifs ?
Les plus …
Pour 69% des dirigeants*, le télétravail a amélioré l’image de l’entreprise et 70% des cadres interrogés** souhaitent poursuivre le télétravail après le confinement. Il est donc un facteur d’attractivité : amélioration de la qualité de la vie professionnelle, plus grande autonomie individuelle, prise de distance avec un management un peu envahissant …
Pour les entreprises, l’avantage est énorme : rotation du personnel pour réduire la surface des leurs bureaux suivant une logique de flex office qui leur permet de réaliser d’importantes économies.
… et les moins
Oui, mais il prive les individus d’une grande partie de leur vie sociale en les éloignant de leurs collègues, mais aussi de leurs supérieurs. Il faut s’organiser, disposer d’un minimum de place, savoir bien séparer vie personnelle et vie professionnelle. Pas toujours facile !
Travailler chez soi peut également poser des problèmes de sécurité, encourager une sédentarisation excessive. Le généraliser peut être aussi dangereux pour l’entreprise que pour le salarié.
Sonder la perception plutôt que l’expérience
Si au lieu d’interroger la réalité du vécu, on essayait de se projeter sur les perspectives et les propositions qui guideront le choix d’un futur employeur. 188 étudiants, de la troisième année jusqu’au master 2, issus d’universités, d’écoles d’ingénieur, de commerce et d’assurance, ont été sondés***.
Le but est de comprendre comment ils perçoivent et anticipent la perspective du télétravail et ce qu’ils en attendent, une fois que la crise sanitaire actuelle sera passée.
Un plus, mais pas de manière significative
Résultat : ils sont plus préoccupés par leurs salaires et primes, les perspectives d’évolution, la variété des tâches proposées ou leur autonomie au sens large du terme. L’idéal serait pour eux de passer un à deux jours en télétravail – les GAFAM en proposent trois, un de trop ?
Ils sont même la moitié à penser que cela n’a aucune importance si leur futur employeur ne leur offre aucune possibilité de télétravail, que cela pourrait être compensé par d’autres avantages comme des horaires flexibles.
La vie … sociale avant tout
Le télétravail est perçu comme un frein à voir ses collègues, participer aux rencontres informelles et cordiales, comme quoi les jeunes sont moins dans le virtuel qu’on pourrait l’imaginer.
La possibilité de télétravailler n’est donc pas décisive pour une marque employeur. Il faudra trouver le meilleur équilibre pour préserver la richesse des interactions sociales tout en offrant souplesse et flexibilité.
* Enquête Malakoff Médéric Humanis, 2019
** Enquête Ifop-Sécuritex, 2020
*** Enquête Métis Lab de Normandie, 2020