La paix des classes

On croyait autrefois qu’il n’y avait pas besoin d’être heureux au travail pour réussir. Que le travail n’avait rien de personnel.
Le temps est venu de briser le mythe : au travail aussi les sentiments comptent. Le bonheur est important.
L’amélioration du bien-être des collaborateurs augmentant sérieusement les bénéfices de l’Entreprise, il y a là un terrain d’entente.

Un nombre alarmant de salariés ne sont pas engagés au travail
Ils entretiennent avec leur entreprise un rapport passif et se fichent éperdument de ce qui se passe autour d’eux. Pire, un employé sur cinq * est complètement désengagé, sabote les projets et cause de gros dégâts dans son environnement de travail.
La motivation des salariés est stable dans la durée et ne s’est pas dégradée avec les revers récents de l’économie. C’est donc une constante. Si la cohabitation avec des collaborateurs démotivés est pénible, c’est encore pire quand cela concerne les leaders car leur attitude est contagieuse.

Le poids des émotions plombe l’engagement
Il existe de liens neurologiques clairs entre les sentiments, les pensées et les actions. Les pensées négatives nous incitent à nous concentrer principalement sur la source de la douleur. Nous ne traitons pas aussi bien les informations et ne prenons pas les bonnes décisions car nous nous coupons d’une bonne partie de nous-mêmes, celle qui pense et qui s’implique.
Des émotions positives fortes peuvent avoir le même effet : trop de bonheur peut rendre moins créatif et enclin à prendre des risques exagérés. Pour améliorer l’engagement, et donc les performances, il faut remplir 3 conditions.

1. Une vision claire de l’avenir
Les collaborateurs veulent pouvoir visualiser l’avenir et comprendre quel rôle ils jouent. Les individus apprennent et évoluent lorsqu’ils ont une vision personnelle liée à une vision organisationnelle.

2. La raison d’être
Ils veulent avoir l’impression que leur travail compte et qu’ils contribuent à la réalisation d’une mission importante. Ils veulent savoir qu’eux-mêmes et leur entreprise produisent un résultat qui compte aussi pour les autres.

3. De bonnes relations
Les individus rejoignent une entreprise et quittent un patron. Qu’ils soient dirigeants, managers ou salariés, tous s’accordent à dire que des relations étroites, de confiance et de soutien sont extrêmement importantes pour leur état d’esprit et leur envie de contribuer au travail d’équipe.

Comment engager ses collaborateurs ?
La science du cerveau et des recherches organisationnelles nous apprend que les émotions comptent beaucoup, au travail aussi. Il revient aux entreprises de créer un environnement où tous puissent s’épanouir : bâtir une vision, associer le travail des salariés à la raison d’être de l’entreprise et récompenser ceux qui rentrent en résonance avec les autres.

Faire mieux avec moins
Dans le contexte économique actuel, les entreprises doivent diminuer leur investissement en capital, notamment humain, tout en augmentant leurs bénéfices nets. Au lieu de d’employer des stratégies comptables à court terme, pourquoi ne pas investir dans le bien-être des salariés ?
Les chiffres ** font apparaître des effets de levier conséquents, surtout chez les 25 – 45 ans. Passé cet âge, il semble que le bien-être des salariés ait peu d’impact.

Un bon investissement : le capital humain
L’étude fait apparaître un résultat surprenant : cet investissement est surtout valorisé aux niveaux hiérarchiques les moins élevés : ceux qui ont peu valorisent davantage l’augmentation, même minime, que ceux qui disposent déjà de conditions avantageuses. Il s’agit donc pour les dirigeants de concentrer leurs efforts sur ceux de leurs collaborateurs  qui occupent des postes certes peu élevés dans la hiérarchie mais constituent une des courroies de transmission fondamentale de la production de valeur.

*  Enquête Gallup 2016
** Enquête « Great Place To Work » 2017

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