Avoriaz a 50 ans – Episode 6 : Ski, Avoriaz et Portes du Soleil

Jean Vuarnet a perçu au cours de traversées en ski de randonnées l’évidence de rassembler en un seul domaine skiable les richesses éparpillées des 12 stations françaises et suisses qui transcendent leurs frontières.

Ces alpages qui n’étaient que des champs où paissaient les troupeaux l’été, Vuarnet en connaissait le potentiel et a rêvé d’équiper ces pentes vierges de remontées mécaniques qui feraient le bonheur des skieurs.

Il convie tout d’abord ses amis Emile Allais et Jean-Claude Killy pour leur faire découvrir le domaine et recueillir de précieux conseils.

Puis dès 1964, il réunit une bande de copains français et suisses dans le carnotzet de l’auberge de Champéry avec pour mission de donner un nom à leur ambition. Ce sera les Portes du Soleil, du nom du col qui les surplombe, et le début d’une formidable aventure qui réunit aujourd’hui 600 kilomètres de glisse et 195 remontées mécaniques pour en faire l’un des plus vastes domaines skiables au monde et le plus varié. (“La chance a voulu que cette région soit une terre d’alpages. (…) De grands espaces  tracent d’ores et déjà de très jolies pistes naturelles. Je pense que la présence de la forêt ajoute à la variété des terrains, à la beauté des sites.” Jean Vuarnet).

Arare et les hauts-Forts

La même année, une maquette géante de 3m x 3m au 1/10 000ème est présentée lors de l’Exposition Internationale de Lausanne. C’est un support publicitaire formidable pour l’époque et un énorme succès. Elle définit très précisément toutes les liaisons prévues.

En 1968, les versants suisses et français sont reliés, ce qui offre aux skieurs un accès au mythique “mur suisse”, dont l’impressionnante déclivité (50%) a fasciné des générations de skieurs. Et en 1986, la liaison entre Avoriaz et Châtel permet de faire “le tour des Portes du Soleil”, une journée complète à travers le domaine à la recherche de versants, de pentes, de conditions de neige, d’ambiances et de gastronomies extrêmement variés.

Les Portes du Soleil sont indissociables d’Avoriaz dans le rêve de Jean Vuarnet. Formé au goût des grands espaces par ses voyages en Europe et dans les immenses territoires vierges d’Amérique, il a voulu rompre avec l’idée de (“une piste pour une remontée”) pour développer un ski de découverte, de plaisir, en osmose avec la nature qui l’accueille.

Au fond les Dents Blanches, du côté suisse

Aux centaines de kilomètres de pistes s’ajoutent en effet tous ces couloirs, randonnées, sommets, vallons, qui font le délice des skieurs qui adorent échanger leurs “bons coins”. Ils ont pour noms « vallée de la Manche », « descente du Grand Paradis », « Pointe de Vorlaz », « Nandinkerne » … Ces descentes restent malgré l’expansion du domaine quelques unes parmi d’innombrables balades hors piste perpétuant un ski hors des sentiers battus et des remontées mécaniques qui conservent aux Portes du soleil une âme de glisse immuable et enfantine, accessible avec le même forfait..

Téléphérique après téléski s’est ainsi réalisé le domaine skiable rêvé par Jean Vuarnet, un terrain de jeu multiple et magnifique que le skieur découvre et parcourt avec délice. Aujourd’hui le projet visionnaire de 1964 est achevé et continue à se développer entre les montagnes du Chablais et du Valais suisse grâce à de nouvelles liaisons, tout en préservant un ski d’une grande diversité.

C’est la fin de cette saga des 50 ans d’Avoriaz. Pour en savoir plus, je vous renvoie à l’excellent ouvrage de mon amie Chantal Bourreau, « Avoriaz, l’Aventure Fantastique », qui est la référence sur l’histoire de la station.

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