Tesla ou le marketing de l’écosystème

Vous connaissez probablement Tesla et son fondateur Elon Musk.

Enrichi grâce à l’achat, le développement et la revente de Paypal qui lui permet d’engranger 175 millions de dollars, Elon Musk fonde tout d’abord Space X en 2002, qui développe des fusées avec pour objectif de rendre possible la colonisation de Mars. En 2008, il prend le contrôle de Tesla avec pour but de construire des véhicules électriques accessibles. Et en 2012, il créée Hyperloop, une espèce de TGV en mieux : il transporte ses passagers dans des capsules à 1 200 kms/heure et fonctionne à l’énergie solaire.

En apparence, un petit génie de l’innovation qui va révolutionner l’une des grandes affaires de notre temps, le transport. Mais son succès tient plus encore du marketing que de la technologie. Il repose sur trois fondamentaux.

1/ La perception du besoin de ses clients

Là où les constructeurs traditionnels peinent à développer et imposer progressivement un véhicule qui ne roule plus aux énergies fossiles, Tesla impose directement son modèle de voiture électrique, rendant immédiatement possible ce que Volkswagen, Toyota ou Renault peinent à réaliser. Sa stratégie est offensive et présente l’électrique comme une nouvelle façon de penser, de concevoir la mobilité.

Il invente un véhicule fun, rapide, avec une grande autonomie, offrant haute technologie et plaisir de conduite. Loin du business model de ses clients, il crée un écosystème cohérent et autonome entre le produit, le marché et ses clients.

2/ Une technologie transparente

Les journalistes disent que ça fonctionne : la voiture accélère comme une damnée, offre une belle autonomie et propose une gestion innovante de ses fonctions avec un écran tactile : c’est un concentré de technologie rare. Son réseau de 2 000 superchargers permet de la recharger partout en France. Tout cela est très complexe mais devient très simple pour l’utilisateur, un peu comme un iPhone : c’est le concept de la complexité simplifiée.

3/ Une stratégie de l’offre

Tout d’abord mono produit, la gamme s’enrichit d’un crossover  pour répondre aux besoins du marché. Mais parallèlement Tesla développe des batteries résidentielles alimentées par des panneaux solaires et s’installe comme le spécialiste de la production et de la conservation d’énergie, en parfaite symbiose avec son temps. Il répond ainsi aux besoins de notre génération en créant une sorte de chaîne de valeur vertueuse.

Que retenez-vous ? Que Tesla, c’est THE voiture électrique avec tous les avantages d’une voiture traditionnelle, un mélange de technologie et d’écologie. C’est la victoire de Tesla : définir ses propres lois marketing avec sa vision spécifique du besoin et l’appropriation d’un univers technologique au centre duquel est placé l’utilisateur. En créant le marketing de marketing de l’écosystème : ce n’est plus seulement la fabrication du produit qui compte mais un ensemble composé de l’utilisateur, du produit et de son environnement, s’intégrant de façon utile, ludique et éthique dans notre monde en perpétuelle évolution.

Si vous creusez un peu, vous découvrirez sans doute que les Tesla ont une autonomie ridicule dès lors que vous roulez normalement et que le superchargers sont peu fiables, que les voitures sont hors de prix et que la finition laisse à désirer, et enfin que l’entreprise est parfaitement incapable de produire le nombre de voitures promises et nécessaires pour assurer sa rentabilité.

Mais même la plupart des journalistes spécialisés ont validé le discours de la marque sans grand esprit critique et se le sont appropriés pour en faire une vérité.

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