« Gnothi seauton » … connais-toi toi-même en grec ancien, attribuée à Socrate, est le plus ancien des trois préceptes gravés au frontispice du temple de Delphes. C’est en se connaissant, en cherchant en lui-même que l’homme peut trouver la sagesse. Pour y trouver quoi ? Et par quels moyens ?
Socrate et la connaissance
Chacun dispose de la connaissance en lui-même (elle est immanente à l’homme). La sagesse consiste à apprendre à la retrouver. Comment ? En instaurant un dialogue à l’intérieur de soi (c’est la maïeutique) ou entre un maître et son élève, comme le pratiquait le philosophe.
« Une vie sans examen ne vaut d’être vécue » disait-il. La philosophie ne désigne pas l’acquisition d’un savoir mais une manière de s’interroger, de se remettre en question. Quel enseignement en tirer dans notre rapport aux autres, dans le monde de l’entreprise ?
Ecoute, conseil et réassurance
Il existe un processus psychologique par lequel une personne devient un manager 2.0 : la managérialité, que les jeunes diplômés par exemple, n’ont pas encore pu éprouver. L’expérience de la vie est irremplaçable, y compris lorsqu’elle apporte des chocs existentiels ou émotionnels majeurs.
Ce manque de relation avec soi-même entraîne un déficit de confiance et peut altérer la relation avec ses collaborateurs. Aucune école n’enseigne ce travail d’introspection pour analyser les situations de la meilleure façon possible et prendre les décisions les plus justes.
Une libération psychologique
Cette « plongée en soi » invite le manager à « devenir lui-même » : c’est un processus libératoire pour toute la chaîne décisionnaire. Un manager qui se connait bien invite ses collaborateurs à se découvrir à leur tour. Chacun acquiert une nouvelle légitimité dans son propre rôle en faisant confiance à son capital émotionnel, ses compétences et ses capacités à prendre les bonnes décisions.
Chaque collaborateur, libéré d’une partie de lui-même », peut agir avec force et confiance.
Commencer par soi-même
L’entreprise ressemble à une poupée russe : chaque salarié est imbriqué dans un référentiel, c’est-à-dire un ensemble d’éléments qui fixent les objectifs, la feuille de route et leur mise en œuvre.
La place du manager ne saurait se situer au cœur de la mêlée mais au-dessus afin qu’il ait la hauteur nécessaire à une vision périphérique de son activité. Il peut s’appuyer sur les strates qui composent ses équipes, son expérience, son quotient émotionnel pour répondre favorablement à chaque situation.
Devenir un leader inspirant et bienveillant, agissant comme un coach pour ses équipes, nécessite de travailler sur soi pour jouer pleinement son rôle. Cette transformation accompagne le pilier social de la RSE, en résonnance avec les besoins sociétaux en pleine mutation. Atteindre cette connaissance de soi permet d’adapter sa manière de diriger, de se connecter à ses équipes et de disposer du recul nécessaire pour répondre à leurs besoins.
Cette dimension humaine gagnerait à être mieux prise en considération.