La semaine des 4 (jeudis) jours

Elle a fait fantasmer des générations d’écoliers (à l’époque où le jeudi était le jour du repos scolaire). C’était une semaine utopique, qui n’existerait jamais. Une majorité d’actifs français espèrent maintenant que la semaine de 4 jours, avec le même salaire, voit le jour dans l’hexagone. Elle est également envisagée par un nombre croissant d’entreprises afin de gagner la bataille de l’attractivité et de la fidélisation des cadres …

Dans le monde
– En Islande, après un test réalisé entre 2015 et 2019, elle est adoptée, ou sur le point de l’être, par 86% des actifs.
– En Belgique, le salarié peut en faire la demande. Pour refuser, l’entreprise doit donner des raisons motivées.
– Aux Etats-Unis, Canada, Australie, Espagne, Irlande notamment, des tests sont effectués depuis 2022.
– Au Japon, le pays où l’on meurt de trop travailler, le gouvernement encourage les entreprises, sans pour autant imposer le modèle.

La situation en France
Nous avons été le premier pays (hé oui !) à l’intégrer dans le Code du travail (article 55 de la loi 2016-1088). La crise sanitaire et le développement du télétravail ont relancé le débat. 64% des actifs* souhaiteraient plus de flexibilité en condensant leurs horaires de travail ; 27% seraient prêts à baisser leur salaire. 5% des entreprises l’ont déjà adopté.
Les Verts ont déposé un projet de loi le 5 avril 2022 : semaine de 4 jours ou 1 semaine libre sur 5 ou 1 semaine longue suivie d’une semaine courte ou 1 week-end de 4 jours toutes les 2 semaines ou 1 mois libre sur 5 ou une année sabbatique tous les 5 ans.

Avantages pour le salarié
– Amélioration de la santé, du bien-être physique et psychique grâce à un meilleur équilibre vie pro / vie perso.
– Plus forte capacité à se concentrer et moins de risques d’accidents du travail.
– Impact environnemental : une étude anglaise** a montré que l’empreinte carbone annuelle du Royaume-Uni serait réduite de 127 tonnes d’ici 2025.

Avantages pour l’entreprise
– Amélioration ou stabilisation de la productivité grâce à une motivation accrue et plus d’enthousiasme.
– Baisse de l’absentéisme, qui coûterait actuellement en France 108 milliards d’euros***
– Réduction du turnover et plus grande attractivité de l’entreprise.

Risques …
– Journées plus longues et effrénées avec une perte du lien social et une menace d’épuisement.
– Tentation d’exercer un autre job à côté, bénéfique pour le revenu, mais harassant et donc contre-productive.
– Danger de travailler en réalité 5 jours pour satisfaire aux exigences de rapidité de réponse et de performance de l’organisation.

… Et conséquences
La semaine de 4 jours sera bénéfique si elle s’accompagne d’une remise à plat des modèles d’organisation pour « mieux travailler ensemble ». S’il s’agit juste de concentrer un « mal travailler » sur 4 jours au lieu de 5, les effets positifs ne seront pas durables et se reposera la question de savoir ce que chacun de nous fait au travail.

* Sondage People At Work 2022
** Stop The Clock en 2021
*** Institut Sapiens

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