Démultiplication du digital, prépondérance des nouvelles technologies, automatisation sans fin : l’épuisement collectif et la perte de sens nous gagnent.
En tentant de remplacer le fameux « facteur humain » par les machines, beaucoup plus prévisibles et maîtrisables, nous risquons la panne sèche.
De l’écoute, de l’attention, du respect
L’accompagnement humain et le dialogue sont indispensables et ont trop souvent été remplacés par l’opérationnalité et le digital. L’humain a besoin de donner du sens au travail qu’il effectue.
Ce changement de paradigme multiplie les facteurs de tensions potentielles et accentue une tendance à privilégier le court terme au détriment de la vision stratégique. Et la révolution numérique ne facilite pas le dialogue intergénérationnel.
Trois actions pour prévenir un épuisement professionnel collectif :
Les schémas mentaux
Il faut les faire évoluer pour s’adapter à un monde qui change : quitter le mode « pilotage automatique » et prendre du recul afin de réinventer nos manières de travailler ensemble.
Pourquoi ? Cela remet en question l’idée qu’il faille se dépasser, être « héroïque » et ne pas demander d’aide, quitte à mettre sa santé en danger (c’est l’ancien paradigme).
Cela interroge sur le risque de surcharge mentale, lors d’une prise de poste par exemple, et la manière dont le soutien collectif peut y pallier (c’est le nouveau paradigme).
Nous passons d’une logique centrée sur l’individu à une logique centrée sur le collectif.
Le rapport à la prise de risque
Il doit être collectif et demande du courage, alors que nous sommes habitués à privilégier le statu quo et la prudence.
Mais la prise de risque est-elle valorisée par l’entreprise et soutenue par le collectif ? Quelles conséquences pour un manager en cas d’échec ? Est-ce dans l’intérêt personnel du dirigeant et cela peut-il être dommageable pour sa propre carrière ?
La réponse à ses questions explique souvent la décision de maintenir, ou pas, le statu quo.
Le manque de sens et l’obsolescence des compétences
Ils peuvent conduire à un « blackout » du facteur humain, qui peut être accentué par l’épuisement des salariés face à la perte de sens et la pression croissante qui est exercée sur eux.
A cela s’ajoute la nécessité de se mettre en permanence au niveau, être en veille, suivre des formations pour être toujours dans le coup.
Les salariés sont conscients de ces risques et aspirent à travailler dans des univers professionnels sains, éthiques, attractifs et performants.
La culture de la coopération
Il est urgent de la promouvoir et de sortir d’une « culture du sprint », dangereuse pour notre santé mentale : redonner du sens au collectif, prévenir l’épuisement et réduire le désengagement.
Il est plus courant d’avoir dans une entreprise un responsable de la transition digitale qu’un responsable de la culture et la coopération. Mais pour que l’humain reste maître de la technologie, et non l’inverse, il serait judicieux de faire précéder toute innovation digitale d’une innovation organisationnelle et managériale.