Avant un salarié faisait toute sa carrière dans la même entreprise, puis vint le temps où il changea deux ou trois fois de boîte. Plus récemment, apparurent les slasher qui cumulent des boulots complètement différents (voire mon blog du 8 septembre 2016) et maintenant voici l’avénement des job hoppers. Quésaco ?
C’est quoi le job hopping ?
Il s’agit de changer régulièrement d’entreprise – environ tous les 18 mois – en multipliant les expériences professionnelles.
Cette tendance forte, qui touche principalement les jeunes salariés, s’inscrit dans un marché du travail en évolution rapide et constante, qui encourage à plus de mobilité et de flexibilité.
Comment en est-on arrivé là ?
Les collaborateurs, notamment depuis l’expérience de la pandémie, ont compris que leur emploi n’est pas toute leur vie. Ils accordent une place accrue à leur famille, leurs loisirs et souhaitent disposer de plus de temps pour eux. Le télétravail a également modifié l’attachement à leur emploi.
La pénurie de main d’œuvre dans les secteurs en tension leur offre la possibilité de trouver facilement une meilleure offre. Les salariés ont pris le pouvoir.
Pour les salariés, quels sont les avantages ?
– la multiplication des expériences professionnelles et le développement de leurs compétences,
– un cv plus valorisant,
– une plus grande flexibilité dans la gestion du rapport vie professionnelle / vie personnelle,
– une évolution professionnelle et salariale plus rapide,
– le développement de leur réseau.
… Et les inconvénients ?
– la réputation de manque de loyauté – voire d’inconstance – envers leur employeur,
– une forme de précarité en cas de retournement du marché.
C’est également une opportunité pour les entreprises …
Elles pourvoient rapidement un poste avec un candidat :
– flexible, autonome efficace et n’ayant pas peur du changement,
– avec une forte capacité d’adaptation et d’intégration,
– apportant un regard, des idées, des approches et des méthodes nouvelles,
– disposant d’une expérience et d’un réseau professionnel plus riche,
– avec une plus grande tolérance au risque.
… Qui comporte des inconvénients
– subir le turnover,
– multiplier les campagnes de recrutement.
Alors réconcilier l’inconciliable ?
Comment embaucher et fidéliser un collaborateur qui a déjà prévu de rester un temps limité ? Et plus généralement, comment faire que vos collaborateurs ne se transforment pas à leur tour en job hoppers ?
– les chouchouter : la QVCT (qualité de vie et des conditions de travail) est un critère auquel les salariés, surtout les jeunes générations, sont de plus en plus sensibles,
– miser sur leur épanouissement professionnel en leur proposant un développement de carrière qui accompagne leur progression,
– un salaire valorisant,
– des avantages intéressants : meilleure mutuelle, congés, plan retraites, primes …
Le job hopping a de plus en plus de succès auprès des jeunes actifs car il répond à des besoins, qui peuvent correspondre aux attentes des entreprises. Il accompagne l’évolution du marché du travail, en quête de flexibilité.
L’enjeu étant de contenter tout le monde … durablement.