Mieux communiquer pour polluer moins

Le Groupe les Echos organisait une table ronde le 9 juin sur le thème du numérique et de l’environnement. Comment conjuguer notre désir légitime d’une digitalisation accrue – qui contribue à limiter nos déplacements – et l’absolue nécessité de combattre le réchauffement climatique par des pratiques plus vertueuses ?

Des efforts à faire
Comme beaucoup d’autres secteurs, le numérique pollue, selon une enquête de l’ARCEP (l’autorité de régulation des communications électroniques, de la poste et de la distribution de la presse) et l’ADEME (l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). Certes il ne représente que 2,5% de la totalité de l’empreinte carbone française, mais les usages numériques, avec l’essor de la 5G, vont croître de manière exponentielle.

Trop c’est trop
Selon cette étude, les services numériques mobilisent plus de 62 millions de tonnes de ressources chaque année. Pour Raphaël Guastavi, Chef du service Eco conception et Recyclage de l’ADEME, « Il commence à y avoir une prise de conscience des acteurs et des utilisateurs. Il faut mieux connaître les impacts pour éviter qu’ils n’augmentent encore.
Mais on ne peut pas se limiter à la notion d’empreinte carbone ».

Et Lise Breteau, Avocate et membre de GREEN IT de surenchérir : « Dans le cadre du cycle de fabrication d’un produit, il y a un impact fort sur l’utilisation des ressources naturelles, que ce soit les terres ou métaux rares. Cette pollution invisible représente 40% du coût écologique du numérique ».

Des pistes à creuser
Autre source importante de pollution : les téléphones en fin de vie. Sur les quelques 20 millions d’appareils vendus chaque année en France, seulement 13% sont reconditionnés. « L’effort de recyclage et de reconditionnement doit encore s’améliorer » souligne Anne Yvrande-Billon, directrice économie, marchés, numérique de l’ARCEP.
Côté constructeur, Liza Bellulo, secrétaire générale de Bouygues Telecom, estime que son groupe s’est engagé à « réduire les gaz à effets de serre de 50% d’ici 2030 et de 30% pour les émissions indirectes. Les jeunes talents recrutés par l’entreprise y sont très sensibles, tout comme les entreprises qui l’interrogent dans le cadre d’appels d’offre.

Quelques pistes évoquées
– Privilégier l’utilisation du wifi à la place de la 4G ou la 5G.
– Mieux recycler les anciens téléphones : 53% sont conservés sans être utilisés par leurs propriétaires.
– Soigner l’éco conception des nouveaux modèles.

Les 4R
C’est la politique de Bouygues Telecom et défendue par Liza Bellulo : « La Récupération pour allonger la durée de conservation, la Reprise, le Recyclage et le Reconditionnement. Nous avons récupéré près de 2,5 millions de téléphone en 10 ans ». Un label européen sur cette activité est actuellement à l’étude afin de mieux informer les consommateurs.

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