Quand la musique est bonne

L’Intelligence Artificielle a conquis tous les domaines, mêmes ceux de la création. Verra-t-on un jour une IA « artiste » qui possède une sensibilité artistique à part entière. Pourtant les liens entre musique et algorithmes remontent à l’Antiquité car la musique a toujours intéressé les scientifiques par ses qualités formelles. Le point sur la question pour clore notre trilogie musicale de rentrée.

Une brève histoire de l’intelligence
L’idée d’utiliser des instructions pour créer de la musique remonte à Pythagore (VIème siècle avant JC). Plus près de nous Bach utilise des méthodes mathématiques et géométriques alors que Mozart, pour sa génération de pièces musicales, combine des fragments tirés au sort avec des dés.
Côté scientifiques, Vaucanson (1709 – 1782) créé deux automates musiciens capables de jouer réellement de leurs instruments.

La musique au programme
Ada Lovelace est la première à programmer un algorithme sur un calculateur, envisageant la composition musicale comme une possible application. Les années 50 voient l’apparition des ordinateurs et de l’IA avec déjà, les premières expérimentations musicales.
Le premier morceau de musique généré sur ordinateur est « composé » par Lejaren Hiller et Leonard Isaacson à l’Université de l’Illinois en 1955, puis Xénakis (à la fois compositeur, ingénieur et architecte) crée des compositions stochastiques (produites par l’effet du hasard) en utilisant une approche mathématique. Progressivement, l’IA devient pour la musique un domaine de recherche académique actif.

La musique est le langage des émotions (Kant)
Des outils d’aide à la composition et à la production basés sur l’IA font progressivement leur apparition dans les plateformes de production musicale et les artistes commencent à les utiliser.
On nourrit un réseau de neurones avec un grand nombre de composition d’un même compositeur. Compte tenu de ce qu’elle a appris, l’IA prédit la séquence la plus probable. Mais cette construction de suites statistiques de nombre sans aucune ambition artistique est totalement dénuée d’émotion. Chopin peut dormir tranquille.

Une intelligence artificielle « artiste » ?
Des logiciels comme Popgun ou Judedeck promettent de fabriquer de toutes pièces des chansons pop à l’aide d’IA. Outre les problèmes de juridiques liés aux droits d’auteur, ces startups sont confrontées au coût important associé à la recherche et au développement pour perfectionner l’algorithme, afin que celui-ci se rapproche du niveau de création musicale d’un artiste confirmé.
Elles doivent se vendre (à TikTok pour Judedeck) afin de trouver des financements mais n’arrivent toujours pas à atteindre leurs ambitions de départ.

Une application concrète au service des artistes
L’idée a donc été de réutiliser toutes les recherches effectuées pour créer des logiciels de composition (Splash pour Popgun) qui permette aux artistes d’élargir leur horizon créatif avec une suite de suggestions pour orienter leurs compositions.
L’humain garde la main dans cette collaboration homme / machine, ce qui règle définitivement le problème des droits d’auteur. L’IA n’est pas indépendante mais devient un outil d’amplification de l’horizon créatif de l’artiste. Une bonne solution afin que chacun reste a sa place.

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